Publié : 1er mars 2013

Impact des étangs piscicoles

LES ETANGS : UN ATOUT MAJEUR POUR L’ENVIRONNEMENT

(Document FFA)

Les étangs font parfois l’objet de critiques. Certains documents récents, élaborés sans la participation des propriétaires et exploitants d’étangs, mettent en avant un certain nombre de nuisances éventuelles. Mais d’autres rapports scientifiques insistent sur les nombreux impacts positifs des étangs sur l’environnement. Ce sont ces interactions entre les étangs et l’environnement que nous vous présentons ici.

1.Description des zones d’étangs

1.1.Présentation du contexte
L’étang piscicole a pour vocation première la production de poissons (carpes, tanches, brochets, gardons, sandres, rotengles, goujons, etc.…), juvéniles et adultes. Par sa gestion, le pisciculteur intervient directement sur le cycle hydrologique (régulation du niveau d’eau), sur les conditions du milieu, sur le peuplement piscicole et, dans certains cas, sur son alimentation.

Enfin, les grandes régions d’étangs en France se caractérisent par une grande diversité du milieu (géographie, paysage, habitats), diversité et combinaison des usages, des situations foncières et économiques.

1.2.Les grandes régions d’étangs piscicoles en France.

La pisciculture d’étangs en France est très diversifiée, tant par les conditions du milieu, qu’en terme de niveaux de production.

La carte ci-contre présente, sans exhaustivité, les principales régions d’étangs piscicoles qui allient production piscicole significative et grande valeur du patrimoine naturel (du fait en particulier d’un grand nombre d’étangs).

2.Avantages des étangs.

L’impact de ces plans d’eau dépend d’abord de l’usage qui en est fait (ici piscicole, c’est à dire exploité pour la production de poissons et autres espèces d’accompagnement, dont la récolte est réalisée par vidange et/ou pêche aux engins et/ou capture à l’aide de cannes à pêche à de fins ludiques ou commerciales).

Il est important de maintenir la structure et les usages actuels car ils confèrent aux étangs des rôles divers et assurent leur pérennité.

2.1.Régulation de la ressource en eau.
Les étangs interviennent sur la régulation du régime des eaux (collecte des eaux pluviales, capacité de stockage et rôle de tampons hydrographiques, régulation des débits d’étiage, influence sur les précipitations,…) et sur l’amélioration de la qualité des eaux (Autoépuration,…)

2.2.Fonctions économiques.
La première fonction des étangs est la production de poissons (seconde production piscicole nationale en tonnage).

Les étangs apportent un revenu indirect lié aux activités de loisirs ; pêche de loisir, loisirs nautique…

Activités cynégétiques : par leur richesse ornithologique, les régions d’étangs présentent une grande valeur cynégétique, revêtant dans certains cas une importance économique notable.

Production agricole : dans certaines régions, les étangs sont temporairement mis en assec et cultivés, les prairies périphériques exploitées pour l’élevage.

Tourisme nature : la richesse des paysages et du patrimoine naturel offre de multiples possibilités pour l’observation de la faune et de la flore, l’initiation à la découverte de la nature, randonnées pédestres, équestres, vélo, VTT.

2.3.Fonctions biologiques.
Les étangs piscicoles constituent des écosystèmes d’intérêt majeur pour la conservation du patrimoine naturel. L’importance des zones de transition « terre/eau » et les variations des conditions hydriques permettent l’implantation d’une végétation spécifique et diversifiée. Les zones d’étangs constituent ainsi des noyaux de population importants pour les végétaux aquatiques et l’habitat de nombreuses espèces végétales menacées.

Ces zones humides constituent des sites de reproduction pour une grande variété d’espèces animales, des oiseaux d’eau en particulier (espèces paludicoles, canards…), mais aussi des reptiles, amphibiens, poissons, insectes. Ce sont aussi des sites d’accueil pour de nombreux oiseaux migrateurs et hivernants.

Ainsi, les étangs sont reconnus d’un grand intérêt écologique au niveau national (Natura 2000, Pôle Relais Zones Humides, etc.) et international (Convention de Ramsar relative aux zones humides d’importance internationale).

3.Réflexion vers une gestion durable.

3.1.Présence nécessaire des gestionnaires.
Les étangs ont été créés, aménagés par l’homme, entretenus et gérés par lui. Les détenteurs du foncier et du droit d’exploiter, le plus souvent pisciculteurs, assurent traditionnellement ces fonctions. Leur activité reste le premier garant du maintien de ces écosystèmes riches et complexes, qui peuvent s’atterrir ou s’assécher lorsqu’ils sont abandonnés.

Ces exploitants assurent une gestion globale, conciliant la gestion piscicole à celle du patrimoine naturel, des paysages et cynégétique. Les modalités de conduite actuelles sont souvent favorables à la diversité des usages et fonctions déjà cités.

La filière économique est néanmoins fragile ; elle doit être reconnue comme un des constituants essentiels de l’économie locale et de la structure sociale des territoires concernés. Des initiatives doivent la conforter et permettre d’obtenir la reconnaissance du rôle de ses acteurs dans la conservation d’un patrimoine d’intérêt général.

3.2.Gestion de la biodiversité.
Le centre de l’étang et sa périphérie ont une influence sur la production de poisson ; la biodiversité des étangs est elle-même conditionnée par les pratiques de gestion piscicole. Les prairies maintenues en bordures des plans d’eau, fauchées et/ou pâturées, sont utilisées par de très nombreuses espèces animales, la plupart d’entre elles effectuant une partie de leur cycle biologique dans ces zones. La gestion extensive de ces milieux est un autre facteur important du maintien de la biodiversité.

Outre la diversité des espèces qui leur sont associées, les étangs piscicoles participent également à la diversité des paysages, dont la qualité dépend aussi du maintien des pratiques traditionnelles.

4.Mise en place d’outils conciliant les différents intérêts.

Compte tenu de la situation de la pisciculture d’étangs en France, les réflexions entreprises en commun par les différents acteurs peuvent s’appuyer sur des outils qui permettent d’avancer dans le maintien d’une gestion globale, intégrant la démarche économique.

La reconnaissance du système de production piscicole en étangs avec ses caractéristiques et spécificités par rapport à la protection de l’environnement « certification d’exploitation piscicole », création d’un « label » pour le poisson d’étang, communication sur un système de production naturelle…

La recherche de solutions techniques, réglementaires, administratives et fiscales aux difficultés spécifiques rencontrées par les pisciculteurs.

Un soutien aux recherches et réflexions sur les aspects de développement, de gestion du territoire et de filières techniques spécifiques au travers des SDAGE2 , des structures nationales et régionales de développement de la pisciculture, etc.

Au niveau de chacune des grandes régions d’étangs, la rédaction de chartes ou documents équivalents permettant de préciser les enjeux et les propositions d’outils à mettre en œuvre.

5.Conclusion.

Il est indéniable que le meilleur moyen de minimiser l’impact des plans d’eau est de les gérer. Hors, devant l’accumulation de textes législatifs et réglementaires, et du fait de l’interprétation qui en est faite, on assiste à un abandon des étangs par leurs propriétaires qui se trouvent dans l’impossibilité de les gérer.

Nous souhaitons, avec la nouvelle loi sur l’eau en préparation, clarifier enfin la situation pour inciter les propriétaires et exploitants à mieux gérer leurs plans d’eau par la pisciculture, mais aussi la pêche à la ligne ainsi que de nombreuses autres activités annexes.

Il n’est pas inutile de rappeler que les étangs sont créés, aménagés et gérés par l’homme. Leur activité reste le premier garant du maintien des ces écosystèmes riches et complexes. La pisciculture d’étang, activité ancestrale, n’est elle pas un bel exemple de développement durable ?

1 – ITAVI : institut technique de l’aviculture. 2 – SDAGE : Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux. Bibliographie : Société Nationale de Protection de la Nature

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